Ce dimanche 1er juillet, la limitation de la vitesse à 80km/h sur les routes sans séparateur central entre en vigueur. Le moins que l’on puisse dire c’est que cette mesure fait parler d’elle de part l’opposition virulente qu’elle suscite.
Ce que l’on peut souligner d’emblée, c’est que la voiture tue, avec la vitesse et l’alcool comme principales causes.
Cela n’est gère étonnant car la voiture est l’emblème de la société capitaliste avancée. Elle concentre bien souvent les attitudes violentes et négatives, comme l’individualisme conquérant avec une faible considération pour les autres, notamment les piétons ou les cyclistes.
Le gouvernement fait passer la mortalité routière sous l’angle seulement individuel, alors qu’elle est expression directe de la vie collective.

Dans la vallée de l’Arve, il y a de nombreuses portions de route qui sont imprudentes.
Elles sont généralement des routes du quotidien, que ce soit pour aller au travail, faire les courses ou bien pour sortir le soir…
La conduite est déterminée par la volonté d’aller vite (sortir du travail et rentrer chez soi par-exemple) avec une sorte de monotonie, une lassitude, contrairement aux longs trajets de voyage où les aspirations sont plus positives, sereines et moins opprimées par le quotidien.
Ce sont ces routes structurées par une succession anarchique de zones industrielles, de petits villages et de grandes surfaces. Ces routes dites « secondaires » concentrent 55% de la mortalité routière totale.

En effet, le drame de la mortalité routière est un drame qui pèse sur les familles ouvrières, plus fortement soumises à l’oppression sociale.
En 2007, un chercheur constatait que 70 % des ouvriers et employés morts sur la route étaient en situation d’isolement affectif (célibataires, divorcés ou veufs) ou d’instabilité (divorce, chômage, précarité sociale, etc.).
Alors que représente cette mesure de limitation des routes secondaires à 80km/h ?
Elle cherche évidemment à aller dans le bon sens puisque le passage à 80km/h diminue d’environ 13 mètres la distance d’arrêt, ce qui permet d’anticiper plus facilement un animal, un obstacle ou l’erreur d’un autre automobiliste.
Mais cette mesure est prise par en haut dans un esprit qui n’est pas démocratique et populaire.

Dans l’idée, c’est une mesure qui souhaite réellement abaisser les morts sur les routes car la vitesse est un fléau mais comme cette réglementation n’est pas portée pas les gens d’« en bas » elle est en total décalage.
Elle ne transforme pas la vie quotidienne, c’est-à-dire les causes profondes qui entrainent cette envie individuelle de défoulement par la vitesse.
Une des solutions les plus adaptées serait le dépassement de la civilisation de la voiture pour une civilisation du transport en commun généralisé aux zones rurales.
Cela est d’autant plus vital qu’elle permettrait une mobilité collective et rationnelle, moins soumise aux aléas des volontés individuelles, plus respectueuse de l’environnement.
A un problème populaire et collectif doit répondre une solution populaire et collective !
[…] aussi pour les mêmes raisons que couper son moteur à l’arrêt, faire un compost, respecter les limitations de vitesse, c’est le « minimum syndical » dans la société actuelle. Mais au long terme et pour […]
[…] où les gens de droite poussent à manifester avec des revendications ultra-individualistes (comme pour les 80 km/h), les progressistes de la vallée de l’Arve doivent rappeler que nous avons besoin d’un […]
[…] >> Voir aussi : ce que révèle la limitation de vitesse à 80 km/h […]
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