Passy/Magland : l’extension des surfaces commerciales ou le triomphe du libéralisme.


Ecologie, Vie quotidienne / mardi, juin 18th, 2019

Depuis quelques temps, deux projets d’extension de surfaces commerciales de l’enseigne Super U sont en cours à Magland et à Passy. A Magland, l’extension du magasin, (ouvert en 2014) est bloqué par  un recours juridique porté par Mr Denis Nouvellement. A l’inverse, la Commission Départementale d’Aménagement Commercial (CDAC) a voté le projet de Passy à la majorité absolue.

Ces deux agrandissements, de 6 100m2 à Passy et de 1 500m2 à Magland, sont tournés vers de nouvelles galeries marchandes, avec à la clef des magasins bio, de l’équipement à la personne, mais aussi des nouvelles technologies à Passy.

Le super u de Passy et sa future extension

En moins de dix années, ce sont quatre zones commerciales qui ont vu le jour dans la vallée, toutes équipées en biens technologiques, vêtements, matériels de sport, etc.

Ces zones sont le Warens à Sallanches (2012), la zone de la Pallud à Domancy (2018), le Val d’Arve à Scionzier (2018), et le futur The Snow (2019). A Domancy, le gigantesque magasin bio de la zone de la Pallud s’est construit sur la destruction d’une zone humide, tout comme The Snow à Sallanches.

Tout cela donne le vertige et on se dit qu’ « on marche sur la tête ! ». Enfin, cela c’est du point de vue démocratique, populaire, et non pas du point de vue des intérêts capitalistes.

Alors que le capitalisme est régit par la concurrence, la prolifération d’enseignes commerciales fait naturellement boule de neige, chaque entreprise souhaitant conserver sa part du marché.

A ce titre, voici ce que dit justement la CDAC à propos du Super U Magland dans Le Messager du 13 juin :

Super U Magland anticipe les transformations de l’offre commerciale à Sallanches et au Val d’Arve à Scionzier. Ceci pour répondre aux clients qui ont partagé leurs désirs d’avoir accès à du matériel de bricolage, de l’aménagement et de la maison et autres produits annexes. Ils ne veulent plus se rendre dans les zones commerciales qu’ils jugent saturées.

Mais alors, les « désirs d’avoir accès à du matériel » ne sont-ils qu’un prétexte ? Malheureusement non. Tout le problème est précisément dans ce fait que les personnalités sont corrompues par la consommation de marchandises.

La liberté semble acquise au moment où l’on choisit une nouvelle paire de chaussures, lorsqu’on possède un nouveau gadget technologique (bien souvent inutile), ou encore quand on trouve l’ameublement « idéal » pour son pavillon…

Dire qu’il y a corruption des mentalités n’est pas une figure de style : avec l’écocide en cours, comment cautionner le renforcement de l’empire de la marchandise, délétère pour la biosphère de part son empiètement sur la nature, son flux de camions  ?

Cette corruption est d’autant plus prégnante que le centre commercial est l’unique horizon social et culturel pour toute une jeunesse vivant dans ces villes-dortoirs. Voiture, boulot, conso, dodo !

La bataille contre les zones commerciales concentre l’ensemble des vices d’une société capitaliste qui prend, malgré tout, l’apparence d’un confort. Ces obstacles sont grands et expliquent les difficultés pour mobiliser la population.

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