Ce mardi 23 juillet, nous avons invité à regarder, ce mercredi à 20 h 50, le documentaire (inédit) « Alpes, le défi climatique » sur France 5, issue de la série « Sale temps pour la planète ».
Au vue du titre, nous pensions de manière légitime suivre l’exploration scientifique de l’impact du réchauffement climatique en montagne.
Il n’en fut rien, ou du moins très rapidement et sans grande sincérité. En réalité, ce documentaire n’engendre aucune réflexion démocratique sur l’écocide en cours, comme nous pouvions l’espérer…

Il n’y a eu aucune analyse scientifique sur les dynamiques de la biosphère. Tout au plus une description lacunaire des effets du réchauffement climatique.
Le regard est totalement anthropocentré : qu’en est-il des animaux ? Qu’en est-il de la végétation ? Qu’en est-il des minéraux ? Nous ne saurons rien…
Tout est analysé de manière partielle et rapide avec comme unique arrière-plan la garantie des sources de profits.
L’économie capitaliste s’entête à s’auto-convaincre que tout peut continuer comme avant, en changeant simplement quelques paramètres de ci, de là.
On a ce passage stupéfiant d’une ancienne championne de ski originaire de Tignes, qui déclare devant des jeunes en formation pour être moniteur de ski ou guide de haute montagne :
La nature s’est toujours adaptée. Nous, les montagnards, aujourd’hui, tu l’as dis tout à l’heure « ça craint ». Le changement il est là, on voit qu’il est exponentiel et bien ensemble, surtout vous les jeunes, adoptons-nous ! N’attendons pas d’être face au mur, quand il n’y aura plus d’eau, etc., etc., ou plus de client… A vous d’être créatif pour l’avenir.
La pire crainte des notables de village c’est donc de ne plus avoir de clients et non pas de voir la destruction des conditions géochimiques favorables à la vie.
Sérieusement, la planète a t-elle besoin de start-up de la montagne pour s’adapter ? Non, bien sur que non.
Elle a besoin de gens impliqués dans des luttes contre l’écocide près de chez eux.
Car c’est bien d’un changement complet de rapport à la nature dont nous avons besoin. Cela ne peut qu’émerger de mobilisations démocratiques et populaires, dans la réalité de la confrontation aux projets écodiaires.
En ce sens, peut-on encore s’imaginer faire du ski et industrialiser la montagne ? Le ski n’est-il pas le comble de cette mentalité anthropocentrée qui laisser croire que tout nous est accessible sans aucun égard envers les écosystèmes environnants ?
Alors, que dire de personnes qui se disent amoureux de la nature et affirment vouloir prendre « le taureau par les cornes » tout en assurant qu’ « on peut faire de l’argent en gardant une éthique » ?
On se dit qu’une grande partie des gens qui évoluent autour de la montagne nage (encore) dans un rêve, celui d’une possible moralisation du capitalisme.
Au lieu de canons à neige, de luges d’été, de déplacements de structures, notre responsabilité vis-à-vis de l’écocide exige de reculer des montagnes pour les laisser plus au calme. Elle exige un rapport nouveau aux massifs alpins, moins arrogant, plus posé et sincère.
[…] on continue « drêt dans l’pentu » pour continuer à faire du Mont-Blanc un marché pour l’industrie touristique. La visite du Mont-Blanc ne sera bientôt plus qu’un vaste mensonge, avec des montagne […]