Y a t-il une surpopulation dans la vallée de l’Arve ?


Politique / vendredi, novembre 1st, 2019

Depuis le début des années 2000, la vallée de l’Arve n’en finit pas de s’urbaniser et de se densifier. Avec la dégradation de la qualité de l’air, on se dit spontanément qu’il y a trop de flux, trop de gens, trop de voitures…

Mais le problème n’est pas la surpopulation mais plutôt l’absence d’une répartition coordonnée et harmonieuse des richesses dans le pays.

Sous l’effet d’une intense activité économique, la vallée de l’Arve est très attractive, et tout est fait pour que cela tourne à plein régime, que plus d’entreprises viennent s’installer et que la main d’œuvre puisse affluer.

Les zones industrielles n’en finissent pas de s’agrandir, de se multiplier et des petites entreprises grossissent, s’installent plus loin, plus grosses. Des nouvelles entreprises arrivent à leur place et ainsi de suite.

D’ailleurs, il y a flux constant entre le haut de la vallée et le bas de la vallée, notamment à cause de la pression toujours plus forte des résidences secondaires sur le coût de la vie.

Entre 2003 et 2008, il y a eu 880 départs (surtout des ménages ouvriers) du haut de vallée vers Cluses contre 500 départs de Cluses vers Passy-Sallanches.

Alors que le haut de vallée s’embourgeoise, la densité de population s’élève à 98 habitants/km2  lorsqu’elle est de 48 habitants pour les autres zones de même caractéristiques (Chablais, Alpes Sud Isère, Maurienne et Tarentaise).

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Quand on voit qu’il est compliqué de vivre dans une grande partie de la France en raison du manque de travail, que des régions se vident pour remplir des zones comme la vallée de l’Arve, on voit que le capitalisme est un système chaotique.

La vallée du Giffre, parallèle à celle de l’Arve, bien moins densifiée.

Le capitalisme se développe de manière anarchique sans prendre en compte les limites naturelles au développement. Pire, il les fait sauter.

La bétonisation féroce prive les êtres vivants de la fraîcheur de la végétation, les cours d’eau sont canalisés, détournés, la pollution se concentre en bas, le trafic est assourdissant, la lumière déchire la nuit.

>> Voir aussi : la pollution contre la nuit étoilée

C’est complètement absurde car cette concentration de personnes dans une vallée si étroite participe d’un écocide sans pour autant engendrer de la richesse sociale et culturelle du fait de l’enfermement pavillonnaire et de la monotonie « voiture, boulot, dodo ».

En bleu, la faible densité de population ou la fameuse diagonale du vide

A ce titre, quand on sait que des industriels du décolletage vont dans d’autres départements pour chercher des ouvriers qualifiés, est-il bien sérieux d’y concentrer cette production, dans une vallée si étroite ? Quel enrichissement social et quelle diversification manuelle avec une telle mono-industrie ?

>> Voir aussi : Habitat : combattre la mentalité pavillonnaire !

Quand on pense à la « diagonale du vide », il y a l’ennui sans le travail alors que la vallée de l’Arve c’est l’ennui avec le travail.

Il y a là un développement inégal et injuste à résoudre.  Cela ne peut que passer par une planification harmonieuse de la production et des personnes dans le pays, bref une répartition juste et équitable des richesses.

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