Il y a 5 ans se terminait une vague d’attaques barbares par des fondamentalistes islamistes issues des organisations « Etat Islamique » et « Al-Quaïda dans la péninsule arabique » (ADPA).
Cette vague meurtrière fut un véritable traumatisme pour la grande majorité de la population. Cela fut l’expression des tensions internes à la société française, tout autant qu’une pression de la part de forces réactionnaires.
Pour la société française, une division de nature religieuse ne peut que relever d’une attitude anti-démocratique et irrationnelle. C’est de là qu’est née une immense vague, celle de l’ « esprit Charlie » relevant de valeurs républicaines, de tolérance et d’unité.
Malheureusement, de part ses faiblesses politiques, cet élan démocratique a très vite été étouffé. Dès le mois de février 2015, Manuel Valls appelait odieusement à s’ « habituer à vivre avec le terrorisme » et l’on sait comment les vagues ultérieures d’attentats n’ont plus engendré de mobilisation de masse.
C’est que la bourgeoisie se méfie toujours d’une organisation populaire à la base qui peut se transformer en une vague de politisation amenant inéluctablement à bousculer l’ordre établi. Après les attentats du Bataclan, la préfecture de Haute-Savoie avait même « déconseillé » de se rassembler !

L’ « esprit Charlie » a été d’une indéniable dignité morale. Cependant, il n’a engendré aucune organisation dans la société civile alors même que ce furent les plus grandes manifestations de masse depuis 1945 !
De tels actes de barbarie appellent à s’organiser, à se politiser, c’est-à-dire à comprendre les enjeux de société, les courants idéologiques, les éléments culturels qui produisent de tels courants politiques réactionnaires.
Car le « fondamentaliste islamiste » est une proposition politique et idéologique rétrograde pour se changer soi-même suivant une base médiévale, pour ensuite façonner la société toute entière sur cette base.
C’est pour cela que Charlie Hebdo et son attitude irrévérencieuse et moqueuse vis-à-vis des prophètes de la religion a été attaqué.
De la même manière que l’Hypercasher fut une cible antisémite du fait que le peuple juif est vu par le fondamentalisme religieux (catholique ou islamiste) comme un peuple « déicide », destructeur d’un pseudo ordre traditionnel « divin ».
>> Voir aussi : A propos de l’antisémitisme
De ce point de vue, l’ esprit naïf de témoignage autour de la « liberté » par « Je suis Charlie » n’a pas été à la hauteur de la situation. Cette situation exigeait la construction d’une unité populaire.
Malgré ses faiblesses, l’ « esprit Charlie » a été un sursaut salutaire, un haut le coeur face à la barbarie. Ce sursaut populaire a largement bloqué la réaction d’extrême droite dans l’immédiat après les attentats et c’est, sans aucun doute, son plus grand mérite.
Voici quelques photos des plus importants rassemblements « Je suis Charlie » qui ont eu lieu entre le 8 et le 11 janvier 2015 dans la vallée de l’Arve
Sallanches, 10 janvier (3 000 personnes) Sallanches Sallanches Sallanches Sallanches Sallanches Sallanches Sallanches Cluses, 8 janvier (des centaines de personnes) Cluses Annemasse, 8 janvier 2015 (des centaines de personnes) Annemasse Annemasse Annemasse, 11 janvier 2015 (2 000 personnes) Annemasse Megève, 11 janvier (plus de 1000 personnes) Megève Chamonix, 8 janvier 2015 (centaines de personnes) Chamonix, 8 janvier Chamonix, 11 janvier (1 000 personnes) Chamonix, 11 janvier