Voilà un anniversaire fondamental pour qui tient à la Gauche historique. Il y a 100 ans, les militants savoyards de la Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO) votaient pour l’adhésion à l’Internationale communiste, la 3e Internationale.
Rappelons la chronologie des Internationales.
A l’initiative de Karl Marx, fut fondée à Londres en 1861 la première Internationale. Elle se heurta aux divisions du mouvement ouvrier consécutives à la répression de la Commune de Paris en 1871. Elle fut dissoute en 1876.
Treize ans plus tard, l’ami intime de Karl Marx et dirigeant de la social-démocratie allemande, Friedrich Engels, appelait à lancer une nouvelle Internationale. En juillet 1889, fut fondée à Paris la seconde Internationale visant à réunir les partis socialistes du monde entier.
Malgré sa direction par les sociaux-démocrates allemands, disciplinés et façonnés par le marxisme, la seconde Internationale devint opportuniste en acceptant le repli nationaliste. Elle contribua à envoyer des millions d’ouvriers et de paysans dans la boucherie de la Première Guerre mondiale.
Face à cette trahison de l’internationalisme et du socialisme, la Révolution russe en octobre 1917 rétabli les principes. En mars 1919, le dirigeant social-démocrate russe Lénine forme la troisième Internationale qui assume le communisme sur tous les plans (politique, idéologique, organisationnel).
En Haute-Savoie, c’est le congrès fédéral de la Roche-sur-Foron qui eu lieu le 22 février qui se prononça en grande majorité pour l’adhésion sans condition à la troisième Internationale.

Les militants étaient appelés à « étudier sérieusement la question de l’Internationale et à mandater leurs délégués d’une façon ferme » au congrès national de la SFIO à Strasbourg du 25 au 29 février 1920.
La scission fut officielle à Tours en décembre 1920. La majorité des socialistes rejoignant la IIIe Internationale pour fonder la SFIC, Section Française de l’Internationale Communiste (devenant plus tard le PCF).
Il faut toutefois remarquer que les bases idéologiques de l’adhésion à la IIIe Internationale étaient faibles, voir confuses. Les socialistes confondaient syndicalisme et socialisme, soviet et bourse du travail, Révolution et coup de force. Finalement, le parti communiste était vu comme un parti syndicaliste.
Voici retranscrit plusieurs tribunes rédigées par des militants dans le journal SFIO « Le travailleur savoyard ». Cela permet de comprendre la vision des bases militantes qui allaient fonder la fédération communiste de Haute-Savoie.
Cliquez sur le lien html pour avoir l’article retranscrit en version « article » du site.
« Adhésion pure et simple à la 3 ème Internationale », Luc. Première page du journal. (html)

« Vers la 3e Internationale », Jean (html)

Réunion du groupe socialiste d’Annecy à propos de l’adhésion à la troisième Internationale (html)

« Sans la Russie, pas de salut » (D, du groupe d’Annecy) (html)
