Après avoir mis en avant la culture chinoise, il nous semblait logique de parler d’œuvres magistrales venues d’Italie et contribuant de manière essentielle à la culture universelle.
Écouter la symphonie en D-mineur de Luigi Cherubini (1815)
Compositeur de musique classique italien, il vécu et réalisa la majorité de son œuvre en France, entre 1787 et 1842.
Regarder le film Allemagne, année zéro de Roberto Rosselini (1947)
Et plus généralement, les trois œuvres réunies sous le nom de « trilogie de la guerre », trois long métrages typiques du néoréalisme italien, que clôt Allemagne année zéro.
Ce mouvement s’oppose au style bourgeois et mussolinien des films dit « téléphone blanc » des années 1930 sensé concurrencer Hollywood. Le néoréalisme italien a pour principe de filmer au plus proche le quotidien des classes laborieuses dans un style documentaire. Tournés avec peu de moyens, les acteurs sont pour la plupart amateurs, les décors sont naturels, faisant ressortir une vérité incisive sur ce quotidien de la sortie de la guerre.

Les trois films sont disponibles en location sur le site lacinetek.com, voici le lien pour Allemagne année zéro .
Lire « Le Prince » de Nicolas Machiavel
Né à Florence en 1469 et mort en 1529, Nicolas Machiavel a reçu une éducation influencée par l’humanisme. Entre 1498 et 1512, il est un haut fonctionnaire de la République de Florence (une ville-République ayant régné en « Italie » entre 1111 et 1532).

En 1512, la famille des Médicis instaura une période de domination monarchiste sur la ville. Machiavel fut jeté en prison pour aide au rétablissement de la République. C’est là qu’il écrivit « Le Prince » avec pour objectif de donner des conseils politiques pour unifier l’Italie (à l’image de ce qui se passait en France et en Angleterre).
>> Voir aussi : Sur le contexte historique de rattachement de la Savoie à la France en 1860
Avec cette œuvre Nicolas Machiavel établit les nécessités tactiques pour diriger une société, pour « faire de la politique ». Le militant et théoricien marxiste Antonio Gramsci parlait d’ailleurs du parti communiste comme devant être un « prince moderne ».
Cet ouvrage a une portée universelle car il a fournit les clefs de compréhension de la politique, non pas uniquement pour les princes, mais aussi pour le peuple de part sa perspective républicaine et sa grande diffusion publique (naissance de l’imprimerie en 1450).
Lire l’ouvrage en cliquant >> ici <<
Un extrait du « chapitre 19, Qu’il faut éviter d’être méprisé et haï »
Encore une fois donc, un prince qui est aimé de son peuple a peu à craindre les conjurations ; mais s’il en est haï, tout, choses et hommes, est pour lui à redouter. Aussi les gouvernements bien réglés et les princes sages prennent-ils toujours très grand soin de satisfaire le peuple et de le tenir content sans trop chagriner les grands : c’est un des objets de la plus haute importance. (…)
Il est très difficile, en effet, de contenter tout à la fois les soldats et les peuples ; car les peuples aiment le repos, et par conséquent, un prince modéré: les soldats, au contraire, demandent qu’il soit d’humeur guerrière, insolent, avide et cruel ; ils veulent même qu’il se montre tel envers le peuple, afin d’avoir une double paye, et d’assouvir leur avarice et leur cruauté.
De là vint aussi la ruine de tous ceux des empereurs qui n’avaient point, soit par leurs qualités naturelles, soit par leurs qualités acquises, l’ascendant nécessaire pour contenir à la fois et les peuples et les gens de guerre. De là vint encore que la plupart, et ceux surtout qui étaient des princes nouveaux, voyant la difficulté de satisfaire des humeurs si opposées, prirent le parti de contenter les soldats, sans s’inquiéter de l’oppression du peuple.
Ce parti, au reste, était nécessaire à prendre; car les princes, qui ne peuvent éviter d’être haïs par quelqu’un, doivent d’abord chercher à ne pas l’être par la multitude (le peuple) ; et, s’ils ne peuvent y réussir, ils doivent faire tous leurs efforts pour ne pas l’être au moins par la classe la plus puissante.