L’écologie ne peut pas ignorer le veganisme


Ecologie / mardi, mars 10th, 2020

Une partie des écologistes se focalisent sur la question climatique. Par rapport aux animaux, leur critique se résume donc au niveau des gaz à effet de serre engendrés par l’élevage intensif. Cela laisse penser qu’il suffirait de « revenir » au petit élevage local pour que tout rentre dans l’ordre.

Mais que s’imagine t-on ? Que « l’élevage local » est une bulle de protection contre le capitalisme ?

Dans la vallée, les deux principaux abattoirs sont celui de Megève et celui de Bonneville. Voici un témoignage d’un ex-inspecteur vétérinaire passé par ces lieux morbides, recueilli en 2016 par Libération :

Parfois même, ils [vétérinaires, inspecteurs] ne viennent que l’après-midi, lorsque les abattages sont terminés, comme je l’ai vu à Megève, en Haute-Savoie. Dans les abattoirs, ceux qui commencent à s’émouvoir sont très vite mis à l’index, même par leurs propres collègues. On se moque de leur sensiblerie. Car c’est un milieu viril, hein, pas le monde des Bisounours, comme ils disent… J’ai entendu fréquemment ces réflexions : « De toute façon, ils sont là pour mourir » […]

Les cadences sont en effet élevées : par exemple, un bovin était abattu toutes les trois minutes à Bonneville, l’un des sites où j’ai travaillé […] Rien n’est pensé pour leur éviter de souffrir. Mais ni les éleveurs ni les consommateurs ne veulent voir l’horreur, et au final, nous sommes tous complices de cette barbarie.

Propriété de Socopa Viande, filiale du géant groupe Bigard, l’usine de Bonneville est le principal abattoir de la vallée. Si bien qu’en 2014, son directeur Philippe Fénéon déclarait :

« Les deux départements de Savoie ne produisent plus suffisamment de porc, nous sommes en déficit de production en Rhône-Alpes. Nous faisons donc le maximum pour nous approvisionner en viande au plus près »

Multiplier les petites exploitations porcines dans la vallée, tel est le rêve du géant capitaliste, Bigard, ce qui ferait le bonheur des petits capitalistes locaux ! Une « viande locale » qui fait le bonheur des supermarchés et de leurs « labels » en tout genre.

Par conséquent, le « consommer local » est une lubie nostalgique qui ne fait que maintenir la domination du capitalisme. L’écologie doit pouvoir dépasser la mentalité d’une humanité « maître et possesseur de la nature » (Descartes).

C’est cette mentalité qui fait que les animaux (et leur production) sont vendus en barquette sur des marchés, et que leurs organismes sont résumés à de simples tubes à essais.

L’être humain doit prendre conscience qu’il n’est qu’un produit sophistiqué de la Biosphère. En tant que tel, son rôle est d’organiser son mode de vie en respect de la chaine trophique (la vie) qui permet à la Terre d’être justement une biosphère.

1 milliard d’animaux sont abattus, dont 90 millions de poussins mâles, en France. 22 millions d’animaux sont victimes d’expérimentations en Europe. 171 millions « de tonnes » de poissons ont été pêchées dans le monde en 2016.

Il n’y a pas de « climaticide ». Il y a un écocide.

Il faut ainsi changer en profondeur les mentalités, et cela ne peut passer que par une modification de notre rapport à la Nature, donc aux animaux, en refusant leur consommation et leur utilisation dans des expérimentations sordides.

On ne peut pas être écologiste sans être vegan. La vie, on ne la détruit pas, on ne l’exploite pas, on la protège en reconnaissant sa dignité.

Les propos très justes du rappeur Stomy Bugsy sur son « choix » du véganisme :

2 réponses à « L’écologie ne peut pas ignorer le veganisme »

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