Une boite à livres incendiée à Marignier


Culture, Vie quotidienne / lundi, mars 9th, 2020

Nous apprenons via Le Messager qu’une boite à livre a été incendiée dans la nuit dans a nuit du dimanche 8 mars, aux alentours d’une heure du matin.

Cette boite à livre a été réalisée par des enfants des écoles de Marignier, et voilà que ce travail part en fumée. C’est littéralement scandaleux, pour ne pas dire révoltant.

Les boites à livres fleurissent de plus en plus de nos villes. Elles incarnent une belle manière d’inter-agir au niveau d’un quartier, d’une possibilité de s’élever collectivement par la culture.

Il faudrait même que ce type d’initiative s’étendent et s’organisent autour de cercles de lecture, incitant tout un chacun à s’emparer des livres. Car, malgré leur aspect positif, ces boites à livre ne sont bien souvent qu’un débarras pour de vieux polars ou des manuels scolaires.

Mais l’incendie de la boite à livre de Marignier n’est pas un fait isolé. Ce type d’incivilités est monnaie courante. Dernièrement, il y a eu ce type de fait à Manoir-sur-Seine dans l’Eure, au Creusot, en Saône-et-Loire, ou encore à Lamballe dans les Côtes d’Armor.

Ces comportements sont le révélateur d’une société qui cherche à s’élever intellectuellement mais qui se heurte à des blocages.

Il faut bien voir qu’une partie de la jeunesse se trouve à errer dans des villages et des villes où le dynamisme et l’attractivité sont faibles. La vie quotidienne est rythmée par le « voiture-boulot-dodo », entre-coupé des divertissements télévisés.

Il faut bien reconnaître que la culture n’est pas des plus prioritaires dans nos zones de vie. Ses exigences sont mêmes vues à la baisse, avec des divertissements abrutissants, sans contenu réel.

>> Voir aussi : les divertissements avec engins à moteur, la culture au rabais

Tout est donc assez faible et en plus de cela, la culture se fait broyer par l’esprit du « buzz » égo-centré des réseaux sociaux.

Il est évident que cela produit des mentalités étriquées, bornées, pour ne pas dire abruties. Cet abrutissement s’expriment alors dans ce que certains appellent des « autodafés modernes », avec toute la charge historique que cela comporte (brûler des livres était une tradition religieuse féodale contre les « hérétiques », repris par les mouvements fascistes).

L’incendie de cette boite à livre n’est donc pas qu’un acte de délinquance isolé. C’est l’expression de notre société pétrie de contradictions. Il y a la fois une volonté de se tourner vers la culture, l’échange démocratique, tout en étant conditionné par un quotidien répétitif qui tire les exigences intellectuelles vers le bas.

Soit la société accepte de se tourner entièrement vers une organisation démocratique, diffusant la culture universelle dans toutes les couches e la population, soit elle est condamnée à voir de tels comportements perdurer.

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