En ce vingtième jour de confinement, notre tournée mondiale de la culture se pose en Espagne.
Architecture : le style mudéjar
L’alcazar de Séville est un édifice ayant traversé les époques, de la fin du VIIIe siècle sous le règne de l’émir Abd Al-Rahman de la dynastie arabe des Omeyyades puis modifié régulièrement jusqu’au XIVe siècle.
Ce palais fortifié est un exemple de l’architecture mudéjare, un style se basant sur le mélange entre architecture chrétienne et l’usage de matériaux et techniques musulmanes. C’est un bel exemple de métissage, source naturelle du développement culturel.




Peinture : le réalisme de Luis Graner y Arrufi
Au début du XXe siècle, l’Espagne est un pays majoritairement rural avec l’inéluctable inégalité de développement que cela implique.
Ainsi en 1860, 65 % des hommes et 86 % des femmes étaient analphabètes (ne sachant ni lire, ni écrire). Au tournant du XXe siècle, les ouvriers des villes peuvent s’élever culturellement grâce à une presse militante, comme El Socialista qui déclare : « Plus l’ouvrier est instruit, plus il peut travailler pour son émancipation ». La création en 1900 d’un Ministère de l’Instruction Publique va aider à l’alphabétisation.
Mais dans les campagnes isolées, un retard se fait toujours sentir. En 1910, 43 % des villages andalous n’ont encore qu’un étroit chemin de terre comme communication avec l’extérieur.
Noticia Fresca (Nouvelle fraiche) est une oeuvre réalisée par le peintre originaire de Barcelone, Luis Graner y Arrufi (1863-1929). D’un style réaliste, elle reflète par une très grande maîtrise de la luminosité ce retard de développement d’une partie de la paysannerie. Quatre hommes éclairés chichement par une petite bougie écoutent les nouvelles lues par un homme assit au plus près de la lumière afin de lire le journal.

Musique : Paco de Lucia
Paco de Lucia est un grand guitariste de flamenco, né en 1947 dans le sud de l’Espagne, une zone culturellement à la confluence de l’Europe et du monde arabo-musulman.
Apparu au XIXe siècle, le flamenco est un produit d’un brassage culturel, entre la musique traditionnelle andalouse, les chants juifs et les tonalités arabes. C’est la minorité gitane qui a cimenté le tout et produit le flamenco. Les gitans ont également contribué à cette forme de danse, ramenant de l’Inde une gestuelle caractéristique.
On voit donc que c’est un genre qui s’est forgé au contact des couches populaires du sud de l’Espagne, exprimant la dureté du quotidien mais aussi de nombreux sujets comme l’amour et la mort.
Merci pour ce moment de flamenco et ces fenêtres culturelles