Le week-end du 11 avril, des voitures ayant des plaques extérieures au département ont été peintes à la bombe en référence à l’arrivée de résidents secondaires en plein confinement. L’enquête a mené à l’interpellation d’une femme d’une quarantaine d’année pour « actes incitatifs à la haine envers les résidents secondaires ».
Cette action laisse perplexe, sachant que les plaques ne sont absolument pas un renseignement fiable sur l’appartenance de son conducteur à la catégorie des résidents secondaires arrivés en milieu de confinement. Comme elle est ratée, la protestation n’a évidemment comme seul effet de se décrédibiliser.
Mais il faut bien voir que de telles actions ont également eu lieu à Noirmoutier en Vendée où ce sont des pneus qui ont été crevés, ou à l’Ile De Ré et dans les Côtes d’Armor où là aussi des voitures et des maisons ont été taguées. Cela relève donc d’une question démocratique.
Toute une polémique bruyante est pourtant venue jeter le voile sur l’enjeu réel que révèle l’action de cette dame. En effet, certains en vont à des commentaires extrêmement déplacés et scandaleux faisant un parallèle avec les années d’occupation nazie, insultant la tagueuse de « collabo » faisant de la « délation ».

Est-ce que le souhait de cette dame quarantenaire devenue tagueuse d’une journée était de livrer à une machine d’Etat barbare une partie de la population en raison de son origine ethnique et culturelle ou de ses opinions politiques ? Soyons sérieux !
Tout comme l’a fait la semaine dernière le maire de Saint-Gervais Jean-Marc Peillex, cette femme a sûrement souhaité soulever la question de l’attitude des gens huppés qui se pensent tout permis et au-dessus de tout règlement collectif en venant occuper quelques temps leurs chalets.
Car les habitants des stations touristiques voient bien arriver régulièrement des vacanciers allumant quelques jours les lumières de leurs résidences secondaires. Le confinement est-il une mesure sanitaire s’appliquant à toute la société ou peut-il y avoir des passes-droits individuels ?
Là est la véritable question démocratique et populaire et l’on voit bien justement qu’à force de laisser couler la situation, certaines personnes s’offusquent d’un État incapable de faire appliquer sérieusement cette mesure alors que la crise sanitaire est loin d’être terminée.
Car il est parier que ces venues des personnes huppées dans leurs luxueux chalets pendant une très grave crise sanitaire laissera des empreintes fortes dans l’esprit de certaines personnes. Cela révèle l’incapacité de l’Etat à appliquer strictement les mesures de confinement pourtnat liées à un « état d’urgence sanitaire ».
Un Etat qui n’est pas lié de manière organique au peuple peut bien gérer la société comme il le veut, il restera toujours en décalage avec les attentes populaires.
Je n’habite pas dans un immeuble « bourgeois »…
Et pourtant des visites de non-résidents se font tous les jours ; cela soulève l’exaspération de familles qui respectent scrupuleusement le confinement. Je constate qu’il faut réfréner les envies de délations.
Dans ce cas doit-on parler d' »incapacité de l’Etat » ou d’irresponsabilité humaine ?