Sallanches : le parasitage de « l’ association de défense de la langue française »


Politique / vendredi, juin 12th, 2020

Alors que la zone humide de Sallanches est ensevelie de tonnes de béton, voilà qu’une association de « défense de la langue française » a fait de la francisation du nom du centre commercial l’alpha et l’oméga de la lutte.

L’association « Défense de la langue française en Pays de Savoie » a donc gagné sa « bataille » pour que le centre commercial « The Snow » à Sallanches soit renommé par un nom français. Cela au nom du refus malaisant de la « colonisation culturelle anglo-américiane ».

Le 28 janvier 2019, Lucien Berthet, président de la déléguation locale de l’association, écrivait un courrier au maire de Sallanches George Morand où il dénonçait que « la langue française soit bafouée et que, par ce nom « The Snow »,  l’on cède à cette tendance absurde et délirante vers toujours plus d’anglais dans notre environnement ».

Non Monsieur Berthet, ce qui est absurde et délirant c’est qu’une telle énergie soit déversée pour une cause si ridicule, stérile et sans dimension populaire.

Bien sûr que la mainmise de l’anglais sur le monde relève d’un processus anti-démocratique, mais cela en fut tout autant de la domination du français comme langue diplomatique européenne au XVIIIe siècle.

La seule cause valable ce fut la lutte de défense pour la zone humide, débutée il y a plus de 10 ans par Madame Yvonne Vuillaume et continuée par le « collectif de défense de La Paccoterie » ! Cette lutte était un jalon dans la cause universelle pour la reconnaissance de la Biosphère, une cause qui porte en elle l’unification mondiale des peuples dans une langue commune et non pas un délire national-chauvin.

Car franchement, en quoi un nom français sur un hangar grisâtre va t-il rendre la vie meilleure ? Qu’est-ce que cela change de cette vie quotidienne soumise au 24h sur 24 de la marchandise ? Qu’est-ce que cela change du sort des grenouilles, des hérissons, des végétaux, etc. malmenés par le béton capitaliste ?

La « francisation » du nom d’un centre commercial entre en parfaite adéquation avec les exigences de capitalistes français qui cherchent à protéger leur marché national, et cela d’autant plus qu’ils font face à la crise économique d’après le Covid-19.

Mais alors quel est le nouveau nom ? Fabrice Dumartin, le promoteur immobilier, a opté pour le lieudit « l’Île-Roche » en osant même déclarer : « The Snow, J’ai toujours trouvé que c’était moche ». Non, Monsieur Dumartin, ce qui est « moche » et mortifère ce sont vos hangars métalliques qui broient les personnalités dans l’individualisme marchand.

Le pire dans cette affaire c’est que le lieu-dit « l’Île-Roche » désigne l’endroit derrière la déchèterie, à plusieurs centaines de mètres du centre commercial qui se trouve en vérité au « clos de la Paccoterie ». Ce lieu-dit où est réellement installé le centre commercial désigne un zone de bourbier boueux, issu du patois pacot, paccot.

En optant pour l’appellation « l’île-Roche », Arches Métropole continue son oeuvre anti-démocratique qui, après avoir avoir détruit une zone de vie fondamentale, s’empresse d’en effacer le repère historique.

Ainsi, l’association « Défense de la langue française » n’est qu’une courroie de transmission des intérêts destructeurs de la planète, en déplaçant la centralité de la question écologique vers un faux-débat identitaire qui étouffe tout l’héritage populaire lié à la lutte démocratique.

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