Récemment, les villages des Houches et de Scionzier ont été touchés par une pollution d’une partie de leur réseau d’eau potable, nécessitant une distribution de bouteilles d’eau à la population.
Comment en arrive t-on à cette situation absurde de fournir de l’eau en bouteille à des habitants vivants au pied de l’une des plus grandes sources d’eau potable, les Alpes ?
En juin 2019, un réseau d’eau privé à Morzine fut pollué par des organismes micro-biologiques, avec à la clef de nombreuses gastro-entérites. En août 2018, Magland fut contrainte d’organiser une distribution d’eau potable à la suite d’une contamination similaire.
Mais alors qu’est-ce que la pollution micro-biologique qui touche les réseaux d’eau potable ?
La pollution micro-biologique correspond à la présence de parasites, de virus ou de bactéries dans l’eau.
Ainsi, la surveillance de la qualité de l’eau se concentrent notamment sur les colibacilles (escherichia coli, abrégé « E. coli » à l’origine de nombreuses alertes alimentaires) et les entérocoques.
Présentes dans l’appareil digestif de chaque être vivant, ces bactéries se diffusent par les matières fécales et peuvent entrainer des infections urinaires, des problèmes gastriques, voir parfois des septicémies chez les personnes âgées.
>> voir aussi : sur l’alerte à la listériose dans la vallée de l’Arve
Il est possible que l’une de ces bactéries se soient retrouvées dans le réseau d’eau potable à la suite des violents orages qui ont frappé la région dans la dernière semaine du mois de juillet. En août 2018, c’est à la suite de pluies intenses que Magland avait vu son réseau d’eau contaminé.
Ces épisodes météorologiques sont souvent la cause d’une infiltration des eaux du réseau d’assainissement dans le réseau d’eau potable.
Pour de nombreux climatologues, il ne fut plus de doute que les épisodes caniculaires, plus intenses et plus long depuis une quinzaine d’années, sont le résultat du réchauffement climatique.
Or, si la violence des phénomènes orageux n’est pas encore corrélée au réchauffement climatique, notamment par un manque de recul (la mesure du nombre d’impacts de la foudre n’est réalisée que depuis 2000), les météorologues établissent un lien clair entre celui-ci et les pluies diluviennes.
Au journal Europe 1, Robert Vautard du Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement (LCSE) affirmait :
« L’augmentation de température permet d’avoir plus d’eau dans l’atmosphère, et lorsqu’il y a des orages, ça fait plus d’eau qui descend. Donc on a des phénomènes plus violents. C’est plus là qu’est le lien avec le changement climatique »
De ce point de vue, il est intolérable que ces informations ne soient pas fournies par les autorités à la population lors de réunions publiques.
Il y a là encore une tendance anti-démocratique, freinant toute possibilité pour la population de s’emparer (si tel est le cas) de la question climatique sur la base de sa vie quotidienne.