Mais oui, qui donc porte encore de la fourrure ?


Ecologie / mardi, décembre 1st, 2020

« Mais qui donc porte encore de la fourrure ? » : tel est le titre de la Une du Dauphiné Libéré édition Mont-Blanc-Arve-Faucigny de ce lundi 30 novembre 2020.

Un sujet qui revêt une terrible actualité avec l’extermination de près de 17 millions de visons dans le monde, dont récemment mille en France dans un élevage de fourrure d’Eure-et-Loire du fait d’une contamination au covid-19.

Sans donner une réponse franche à sa question, Le Dauphiné en fournit les éléments : c’est une couche sociale très aisée qui porte encore de la fourrure. La référence aux personnalités du show-biz est là pour rappeler comment cette mode vestimentaire de luxe est véhiculée par ces personnalités, dont la vie est basée sur le triptyque droguessexe consommationvoyages permanents.

Et il est vrai que s’il y a un département qui peut constater régulièrement cette couche sociale, c’est bien la Haute-Savoie, avec ses stations de ski jonchées de personnes aux doudounes Montclerc, Canada Goose, etc., et sa proximité avec Genève, cette ville connue pour ses banques… et ses magasins de vêtements luxueux de fourrure.

En déclin dans les années 1990 grâce à une vague d’opposition de l’opinion publique, l’industrie de la fourrure est repartie à la hausse ces quinze dernières années, bénéficiant d’ailleurs de tout un style plus accessible.

En France, 40 élevages d’animaux « pour fourrure » produisent 500 000 peaux dans des conditions insoutenables. Une industrie de l’élevage de visons qui pourrait d’ailleurs être à la base d’une mutation plus infectieuse du Sars-CoV-2 en février en Italie…

Il est d’ailleurs intéressant de voir que Le Dauphiné parle du travail de sensibilisation de l’association PETA (People for the Ethical Treatment of Animals), sans toutefois mentionner le veganisme. Car il est de notoriété publique que cette association promeut le veganisme, comme avec cette très bonne interview de Stomy Bugsy, et qui n’a jamais rejeté formellement le Front de la Libération Animale (ALF).

>> Voir aussi : l’écologie ne peut pas ignorer le véganisme

Car malgré la lubie des classes moyennes urbaines, le veganisme ce n’est pas simplement une histoire de nourriture « alternative », c’est tout un mode de vie fondé sur une morale, celle d’éviter au quotidien, et du mieux qu’on peut de participer à toute forme d’exploitation animale (nourriture, spectacles, vêtements, etc).

Non pas qu’être vegan peut mettre fin aux horribles exploitations animales, mais que c’est une démarche qui apparait au moins nécessaire pour quiconque regarde en face les choses, ne détourne pas les yeux de l’horreur et assume sa sensibilité.

Ne pas vouloir soi-même participer à ce qui fait du mal à d’autres formes de vie, n’est-ce pas là une démarche morale des plus louables, des plus sincères ?

Alors, il est vrai qu’être simplement vegan ne changera pas le fait qu’il y a des gens, ces gens qui détiennent des hauts plafonds de compte en banque, qui pensent qu’on peut tout s’approprier, tout exploiter pour se mettre en valeur de manière égo-centrée.

Et à ce point de vue, faire le « choix » d’être vegan ne peut que s’accompagner d’une participation à la lutte des classes, puisque l’exploitation animale de masse c’est l’une des ADN du capitalisme.

Alors qui porte donc encore de la fourrure ? La bourgeoisie décadente, et ses relais aliénés et corrompus dans les couches populaires. Comment l’arrêter ? Assumer le refus de participer à l’exploitation animale, car on ne change pas le monde en vivant sur la domination de vies qui ne peuvent pas se révolter…

Et on ne change pas le monde sans vouloir chercher à renverser l’ordre social qui se fonde sur un rapport dénaturé et insensible à la vie des animaux, nos compagnons de route dans la longue histoire de la Biosphère terrestre.

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