Boom des abandons d’animaux : l’expression d’une société en plein déni


Ecologie / mardi, juillet 27th, 2021

Depuis début juillet, le refuge SPA de Cluses est au complet. En plus des 5 chiens, 30 chatons et 20 chats adultes qui y sont recueillis, ce sont 30 NAC (Nouveaux Animaux de Compagnie) qui remplissent les locaux de l’association. Au niveau national, les abandons de chats ont augmenté de 70% par rapport aux chiffre de 2011.

Les amis des animaux, se diront : « Mais comment une telle abomination est possible ? ». Et c’est vrai, quand on a un animal, c’est un membre de la famille, le quitter devrait être un déchirement. Et si cela est parfois nécessaire à cause d’une maladie ou de la vieillesse par exemple, trop souvent l’abandon est un acte banal.

C’est enfait le revers de l’esprit de consommation qui pousse certaines personnes à acquérir un être vivant. Plutôt qu’un acte altruiste pour améliorer la vie d’un animal et amener par la même occasion de la tendresse dans un foyer, les adoptions égoïstes s’avèrent nombreuses, bien trop nombreuses…

Et comme lorsqu’on achète un pantalon dont on aime finalement pas la coupe, certains aimeraient pouvoir retourner leur animal après avoir découvert qu’il a une personnalité, des besoins et n’est pas un simple objet. Non, c’est un être vivant et non pas une vulgaire peluche.

Ces abandons sont donc l’expression du dédain envers la vie non-humaine et du besoin de les intégrer à la société de consommation, de les transformer en marchandise que l’on vend et que l’on achète, et que l’on jette une fois que l’on juge que le « produit » est « périmé ».

>> voir aussi : L’horrible mode des NAC

Comment ne pas ressentir du dégoût quand on sait que 80 NAC ont été abandonné en 2021 à la SPA de Cluses ? C’est énorme ! D’autant plus que cela concerne des animaux exotiques souvent trafiqués ou n’ayant rien à faire en dehors de la nature, comme les oiseaux, les rats, les lapins, avec des espèces issus de croisements multiples pour avoir une apparence mignonne. Il a même été récupéré un Octodon, ce petit rongeur qui vit… normalement dans la cordillière des Andes au Chili !

Il y a là un contraste saisissant, pour ne pas dire effroyable, entre l’actualité focalisée sur une minorité activiste fustigeant une soit-disant « dictature sanitaire » et une majorité de personnes qui programment leurs vacances comme si de rien n’était, avec donc une partie qui en profite pour lâchement abandonner des animaux.

En fait, on vit un grand moment d’esquive des vrais enjeux de notre époque et les leçons de la crise sanitaire actuelle ne sont pas tirées : le rapport bancal à la nature, l’emprisonnement borné dans un mode de vie-marchandise ne sont pas des problèmes cherchant à être réglés.

Et dans cette société sans âme, les premières victimes sont les animaux, tant sauvages que domestiques, victimes d’être humains individualistes et superficiels, modelés par un capitalisme tout-puissant.

On voit bien que rien n’avancera dans la bonne direction tant que la situation des animaux, de tous les animaux, restera celle qu’elle est actuellement. Dans cette situation terrible, les refuges ont besoin d’aide, à travers des adoptions responsables, l’engagement en tant que famille d’accueil, les dons ou le bénévolat.

>> voir aussi : venir en aide aux animaux

Au coeur d’une pandémie mondiale, produit de la déstabilisation de la nature pour un être humain rivé à ses caprices de consommateur, les abandons en cascade de cet été rende plus qu’urgent un changement de société.

Changement des mentalités, mais aussi changement politique avec un ministère de la protection animale capable de nationaliser les refuges et d’organiser-planifier des campagnes générales de stérilisation, tout autant que d’impulser une nouvelle discipline morale envers les animaux d’adoption.

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