Les manifestations anti passe-sanitaire sont une catastrophe morale sur toute la ligne. [Photos en fin d’article]
Il y a mille combats des plus urgents à mener, comme par exemple contre les inégalités sociales, l’exploitation salariale, le terrible sort des animaux, l’oppression des femmes, sans même parler de l’écocide, base de la pandémie actuelle… Mais non, l’actualité ce serait de lutter contre une mesure sanitaire collective.
Tout comme lors des gilets jaunes, les manifestations anti passe-sanitaire sont le lieu de convergence d’éléments divers et variés, les uns se réclamant du nationalisme quand d’autres osent se dirent de Gauche. C’est d’ailleurs ce fonds totalement confus qui donne aux protestataires l’impression de porter quelque chose de juste, d’être unis face à ce qu’ils considèrent de manière délirante comme une « dictature ».
En réalité, le mouvement des gilets jaunes forment le canal historique des mobilisations « anti-passe ». Le fond de la mobilisation est irrationnel, pour ne pas dire illuminé, avec des gens croyant en une illusoire « liberté individuelle ». Illusoire car quand on est de Gauche, on sait bien que la liberté n’existe que lorsque la collectivité est pleinement libre.
Et parler de collectivité libre, c’est avant tout la capacité d’évoluer dans un environnement que l’on comprend grâce à l’acquisition par tous et pour tous des connaissances scientifiques qui nous évite d’être le jouet aveugle des forces de la nature. Il est vrai que le savoir n’est pas diffusé de manière démocratique, avec un objectif populaire, ce qui entraîne les blocages actuels.
Mais tout de même… Dans une pandémie virale, être libre cela signifie en comprendre du mieux que l’on peut son origine, sa dynamique, ses effets et les manières de s’en protéger.
Or, quand on voit que la majorité des contestataires anti-passe n’ont pas de masques, que derrière le rejet du passe il y a surtout le pseudo droit à ne pas se faire vacciner, que des arguments totalement hors sols et farfelus circulent, on comprend qu’on a là une mobilisation qui vise tout sauf la liberté.
C’est surtout une mobilisation d’ultra-individualistes qui ne veulent en faire qu’à leur tête, sans aucune attention pour la collectivité. L’origine écologique de la pandémie, la protection des plus fragiles par l’immunité collective, la limitation de l’émergence de nouveaux variants, la lutte pour que le vaccin soit un bien commun universel, tout cela ne les intéresse pas.
Pire, pour les plus paranoïaques, la pandémie elle-même ne serait que complot caché, parfois avec comme maître d’orchestre une puissance obscure (les juifs en l’occurrence). On retrouve alors aisément l’extrême droite qui peut vomir tranquillement son égoïsme viscéral et assumer ses valeurs beauf dans un contexte propice.
Au cœur de la mobilisation, on a donc des illuminés perdus, et aux deux marges, des nationalistes qui ont toujours défendu la « liberté » dès lors que celle-ci était un prétexte pour s’opposer à toute forme de solidarité collective, et des gens issus d’une Gauche décomposée par le populisme ambiant.
Quiconque a lu le grand spécialiste du fascisme Zeev Sternhell, sait bien qu’une telle mobilisation est un jalon posé vers l’avènement du fascisme.
Voici quelques photos tirées des manifestations de ce samedi 31 juillet à Thonon-les-Bains et Annecy :












Vu ailleurs en France (non exhaustif) :






