La Gauche, c’est la lutte des classes


Politique / vendredi, septembre 3rd, 2021

Lors des dernières élections départementales dans le Mont-Blanc, un article du Dauphiné remarquait à juste titre l’absence de la « gauche ouvrière », là où pourtant elle puise ses racines. Mais, pour que la Gauche ouvrière existe, faut-il en reconnaitre son fondement idéologique : la lutte des classes, ce moteur pour changer la vie.

Quand on est de Gauche, du moins celle liée à l’histoire du mouvement ouvrier, la lutte des classes ce n’est ni une théorie, encore moins un concept mais bien une réalité vécue tous les jours.

Du supermarché qui impose son béton et sa logique marchande à l’ennui d’une jeunesse ouvrière trop souvent laissée de coté, en passant par l’exploitation et l’humiliation au travail, vivre le quotidien populaire, c’est vivre dans une société où les choses se font sans nous, et même parfois contre nous.

Et pourtant ! Pourtant, ici dans la vallée de l’Arve, si l’on regarde le tissu industriel il y a de quoi espérer mieux, tellement mieux. Être ouvrier dans la vallée, c’est bien souvent travailler dans le décolletage, un secteur qui produit tout ce qui est utile à la société.

Travailler ici, c’est produire des composants techniques pour la santé, des outils entrant dans la fabrication de machines essentielles pour construire des logements, des trains, des machines-outils très sophistiquées, c’est parfois même fournir le secteur de l’aérospatial. Des pièces qui aident à la construction de fusées pour envoyer des cosmonautes dans l’espace…

Travailler dans cette vallée, c’est aussi être sur des chantiers et dans des restaurants touristiques d’altitude au service d’une grande bourgeoisie huppée. Une haute bourgeoisie qui peut venir l’hiver, parfois l’été, en hélicoptère privé ou dans des grosses cylindrées vulgaires, dans des chalets surdimensionnés.

Tout cet effort, pour quel retour en termes d’amélioration de la vie d’ « en bas » ? Le premier des retours, c’est surtout celui de voir les possédants capter et accumuler toujours plus de richesses pour leur consommation privée, dans un train de vie incompatible avec le défi écologique et culturellement régressif.

Construire des chalets de luxe, servir des touristes fortunés, fabriquer des pièces pour aller dans l’espace, et n’avoir droit en retour qu’à un quotidien monotone voiture-boulot-(série)-dodo, est-ce cela une société développée, débordant de richesses ?

On répondra que les ouvriers ont de bons salaires, et peuvent donc s’acheter une voiture confortable, et souvent envisager de devenir propriétaire de leur logement, moyennant toutefois un crédit qui rappelle que, dans le capitalisme, le confort reste soumis à l’insécurité économique.

Et puis même cela, c’est une course effrénée pour suivre un modèle, celui de l’accumulation privée de richesses avec pour résultat un mode de vie individualiste et renfermé sur la consommation marchande, avec son lot de conséquences délétères sur la nature.

Quelle liberté et quel épanouissement collectif dans une telle situation ? Le confort matériel certes, mais au prix de l’isolement social, de l’apathie culturelle, de la dépossession politique ? Sans l’égalité sociale et sans une culture collective émancipatrice, la vie riche n’est qu’une cage dorée.

La lutte des classes, c’est l’objectif de collectiviser les richesses produites justement collectivement, afin de construire une société égalitaire basée sur un mode de vie collectif et émancipateur pour toutes et tous. Là est le moteur qui pousse la Gauche à vouloir changer la vie.

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