En juillet 2019, un épisode orageux et tempétueux très violent avait détruit de nombreux arbres de la forêt qui s’étend sur les communes de Magland, Sallanches et Nancy-sur-Cluses. Au total, ce fut plus de 46 000 m3 de bois qui furent dévastés.
On sait que l’intensité des tempêtes est le produit du réchauffement climatique qui réchauffe les océans et engendre des masses d’airs également plus chaudes. Le ravage aussi vaste de la forêt est aussi le symptôme du dérèglement climatique causé par les activités humaines, avec des arbres fragilisés par les sécheresses à répétition, la pollution de l’air, notamment à l’ozone, et la prolifération d’un insecte, le scolyte, qui ronge l’intérieur des arbres.
Cause et conséquence du réchauffement climatique, cette déforestation doit être le signal d’une prise de conscience de la nécessité d’opérer un grand changement collectif. Mais au lieu d’une rupture populaire, on a donc Nestlé qui se paie un coup de com en replantant des arbres dans la forêt de Sallanches.
Cette opération médiatique s’est réalisée dans le cadre de l’anniversaire des 50 ans du programme « un bébé, un arbre » des laboratoires Guigoz dont la multinationale est propriétaire. En partenariat avec l’ONF, le laboratoire Guigoz a donc accompagné des élèves d’école primaire pour replanté une centaine d’arbres, chaque arbre parrainant un nouveau-né.
Par cette opération, Nestlé embarque les enfants dans son monde de mensonge pseudo-écologique en se donnant une image populaire…qu’elle n’a pas.
Derrière l’opération « un bébé, un arbre », il y a aussi et surtout la défense de la production de lait infantile en poudre, un aliment considéré comme néfaste pour la santé des nouveaux-nés. L’OMS recommande si possible l’allaitement naturel pour les 3, voire les 6 premiers mois du nourrisson car le lait naturel contient les éléments fondamentaux pour la construction du système immunitaire du bébé.

De plus, pour obtenir l’acide palmitique présent naturellement dans le lait maternel, l’agrobusiness tel que Nestlé, mais aussi Danone ou Lactalis, utilisent massivement de l’huile de palme qui contient également cet oligoélément. Mais la production d’huile de palme est responsable de la déforestation majeure en Asie du sud-est, en plus d’être un travail réalisé par des enfants dans des conditions dramatiques.
A cela s’ajoute les pollutions en tout genre engendrées par cette grande entreprise. En 2019, à Vevey au bord du lac Léman, des bénévoles de Greenpeace ont ramassé en deux heures plus d’un millier de déchets plastique, principalement issus des produits Nestlé. En août 2020, dans l’Aisne, une station d’épuration d’eau Nestlé a été la cause d’une pollution majeure, provoquant la mort de milliers de poissons.
Nestlé c’est donc un géant de la mal-bouffe, un acteur majeur de la déforestation, un contributeur à la pollution plastique et un protagoniste central de la négation de la vie naturelle humaine.
Comment pourrait-il en être autrement pour l’ une des premières entreprises agroalimentaire du monde et la première entreprise laitière de la planète, cet ogre capitaliste ? Nestlé, ce sont les marques Kit Kat, Nescafé, Nesquik, Herta, Chocapic, un sponsor du FC Barcelone, un important actionnaire de l’Oréal.
Bref, pour faire simple, Nestlé fait partie du problème et pas de la solution. Son programme de plantation de quelques arbres n’impressionnera personne qui sait regarder la réalité en face. Et il faut pouvoir en tirer une conclusion pratique : Nestlé doit revenir dans les mains du peuple pour être réorientée dans un sens écologique et populaire.