À l’heure de l’écocide, le retour de la guerre entre grandes puissances en Ukraine nous fait perdre un temps précieux pour protéger et réparer la Biosphère.
Bombes qui déchirent des forêts, tranchées qui déstructurent les sols, passages de chars d’assaut qui labourent les terres, restes divers et variés de munitions qui polluent les nappes phréatiques au plomb, mines et restent de bombes qui pourrissent sur place…
Et c’est sans parler de la consommation astronomique d’énergie pour faire rouler des véhicules surchargés et transportant des tonnes et des tonnes de matériel meurtrier.
En 2006, on estime que l’armée américaine a consommé 2,6 milliards de gallons de carburant, c’est-à-dire une énergie équivalente à ce qu’elle a consommé pendant toute la Seconde Guerre mondiale. Cela était il y a 15 ans, alors imaginons aujourd’hui avec des engins de morts encore plus sophistiqués, et toujours plus gourmands en énergie.
Autant de phénomènes qui rappellent que la guerre, du fait de sa nature industrielle depuis le début du XXe siècle, est une catastrophe pour l’Humanité mais aussi pour la Biosphère en général. Une catastrophe tout à la fois directement écologique, mais aussi indirectement morale et culturelle.
Pendant la Première Guerre mondiale, on estime ainsi que près de 11 millions d’équidés ont été tués dans la première des guerres générales et industrielles.
Pensons ici aussi à l’utilisation démentielle des herbicides par l’armée américaine au Vietnam pour éradiquer la forêt tropicale humide, ce qui poussa Barry Weisberg à utiliser pour la première fois le terme d’ « écocide » pour qualifier ces destructions écologiques générales.
Il y a eu également le trop fameux Napalm également déversé par l’armée française dans la Guerre d’Algérie pour détruire les plantations agricoles…
Il faut se souvenir ici du déversement des 5 000 tonnes de perchlorates dans l’Arve par l’Usine de chedde, après qu’elle ait abrité un atelier pourvoyeur d’explosifs pour l’armée française pendant la Première Guerre mondiale.
Avant ou après, la Guerre est un obstacle majeur pour le développement d’une culture pacifiste, culture qui apparaît comme capital pour aborder sereinement la problématique écologique. Pourra t-on sauver le vivant, protéger les écosystèmes, défendre la faune sauvage si l’on est pris dans l’état d’esprit des armées des grandes puissances et de leurs technologies funestes ?
Sans parler de la reconversion des anciennes capacités technologiques utilisées par les armées dans différentes guerres en machines destructrices au service du capitalisme. C’est le cas par exemple des horribles machines qui servent à déforester, dont on peut voir le sinistre ouvrage ci-dessous.
C’est ce qu’explique Christophe Bonneuil et Jean-Baptiste Fressoz dans leur livre « L’évènement Anthropocène, la Terre, l’Histoire et nous » :
Les engins militaires, par leur puissance particulière mise au service des capacités destructives, constituent des archétypes […] des technologies brutales. Les tanks ont par exemple fourni un modèle pour le développement de multiples engins à chenilles utilisés pour la foresterie (abateuses, débusqueuses, grumiers) ou les travaux publics (le bulldozer). […]
Certaines connexions (technologiques) sont tellement évidentes qu’elles n’ont guère été étudiées jusqu’à présent : en apprenant à tuer des humains de manière efficace, les militaires nous ont aussi appris à tuer le vivant en général.


Pourtant, voilà où nous en sommes en cette fin avril 2022 : l’exigence de la bataille pour la Biosphère passe à la trappe car les grandes puissances ont décidé de maintenir le capitalisme coûte que coûte, y compris par la guerre.
Ce qui se passe en Ukraine est à ce titre flagrant : ce n’est pas le peuple ukrainien qui résiste à l’envahisseur russe, mais l’OTAN et la Russie qui font de l’Ukraine leur terrain de jeu pour s’affronter. Chacun essayant de faire reculer puis chuter l’autre en sa faveur.
C’est une guerre qui, comme les autres, nous précipite dans des mentalités guerrières, une modernisation guerrière. Bref, un état d’esprit guerrier à mille lieues de l’urgence écologique de notre époque. Alors, vite faisons émerger une culture pacifiste pro-écologie, il en va de la civilisation humaine elle-même !
Sans parler d’écologie, la guerre est monstrueuse mais si elle détruit, elle enrichit beaucoup. Actuellement les grands vainqueurs en Ukraine sont les USA qui vendent leurs poisons à prix fort (gaz de schiste, pétrole, blé….) .La guerre en Ukaine maintenant c’est la guerre des USA contre la Russie (un vieux rève) aux dépends de l’Europe que Biden est prêt a sacrifier pour s’assurer de bons résultats de mi-mandats. Et personne ne dit rien. Le grand silence….avant…..