Législatives : guerre au nom de l’OTAN ou repli nationaliste ?


Politique / vendredi, juin 17th, 2022

Lors du second tour de l’élection législative dans la 6e circonscription, la Gauche fait face à un dilemme cornélien.

La guerre au nom de l’OTAN, ou bien le repli nationaliste, voilà l’horrible choix qu’il y a à faire à ce second tour des législatives dans la 6e circonscription de Haute-Savoie.

Que l’on ne veuille absolument pas de Dominique Martin, c’est le choix naturel à faire quand on est de gauche. C’est la tradition.

A ce titre, le PS Haute-Savoie s’est clairement positionné en faveur du vote barrage en appelant à voter Xavier Roseren, ce qui est tout à fait logique. La NUPES Haute-Savoie s’est quant à elle dissociée de cette consigne de vote, ce qui en dit long sur la molesse de cette union.

Mais au-delà du vote barrage, les classes populaires peuvent-elles se permettre de choisir l’alignement sur la superpuissance américaine va-en-guerre, plutôt que le repli national-populiste du RN ? Cela semble compliqué à justifier.

Alors forcément, on ne peut que comprendre celles et ceux qui voudront malgré tout mettre un bulletin dans l’urne contre le RN. Pour autant, pour notre part on ne pourra pas se permettrre d’appeler à voter le candidat de la majorité présidentielle dans ces conditions.

Car lorsque nous parlons de « conditions », nous parlons de la question de la guerre en Ukraine dans laquelle la France est partie prenante pour le compte de l’OTAN.

Encore récemment, une nouvelle livraison de canons Ceasar a été effectuée pour le régime ukrainien, et Emmanuel Macron n’est-il pas actuellement en viste en Europe de l’est, d’abord en Roumanie pour venir voir les 500 soldats déployés et s’assurer de nouvelles ventes d’armes françaises, ensuite en Moldavie, et enfin à Kiev avec le chanclier allemand ?

>> Voir aussi : « ceux qui, en ce moment, travaillent pour l’armement sont assez satisfaits »

Il est clair pour nous que l’enjeu prioritaire du moment est la défense inconditionnelle du pacifisme et de l’internationalisme.

Et celui qui ne voit pas que la France actuellement dirigée par la bourgeoisie pro-européenne représentée par Emmanuel Macron est partie prenante d’un conflit aux contours explosifs, ne peut faire face sereinement à l’avenir.

Dans ce cadre, soutenir même indirectement un candidat de la majorité présidentielle, revient à soutenir la France en tant que grande puissance industrielle et militaire bélliqueuse pour le compte de l’OTAN. Et en tant que force de Gauche impliquée en France, nous nous devons de batailler contre les tendances militaristes qui s’emparent de notre pays.

Si en mai 2017 nous avons assumé le vote barrage en faveur d’Emmanuel Macron, le 24 février 2022 et le déclenchement de la guerre en Ukraine est un tournant majeur dans l’histoire des peuples du monde. Ce tournant, c’est celui d’une époque qui va être marquée, est marquée par la tendance à la guerre pour se repartager le monde.

La France aux mains des forces bellicistes, que celles-ci soient nationalistes comme l’extrême droite qui rêve d’un partenariat avec la Russie ou libérales-atlantistes soumises aux Etats-Unis, dans les deux cas de figures, on plonge dans une France grande puissance va-en-guerre.

Comme nous le disions à l’occasion du second tour des élections présidentielles :

Et l’on sait combien Marine Le Pen souhaite un rapprochement avec le régime bureaucratique russe, et combien elle aimerait redessiner le champ des alliances impérialistes. Au fond, Marine Le Pen, c’est également le camp de la guerre, bien que par des alliances différentes.

Dans tous les cas, la tendance à la guerre est là, devant nous. Les temps vont être durs, très durs, plus durs qu’ils ne sont déjà. Et il faut bien en avoir conscience pour la suite.

D’ailleurs, même la NUPES 74 parle de « non-alignement pour pouvoir peser sur les négociations », et jamais de pacifisme et d’internationalisme. Que le salon Eurosatory, expression de l’immense complexe militaro-industriel français, se tienne sans aucune critique pacifiste d’ampleur en dit long sur l’état d’esprit qui s’empare de notre pays…

Alors dans un tel panorama, face un tel dilemme cornélien, l’abstention, le repli face aux urnes, est une option terrible, mais concrètement la moins pire. Cela ne doit pas être compris comme une posture anarchiste-abstentionniste mais bel et bien comme une prise de position défensive, contre la guerre, pour la paix dans le monde.

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