Toutes les autres problématiques passent au second plan tant la tendance à la Guerre mondiale cristallise tous les enjeux.

Comment ne pas voir en cette fin juin 2022 que la guerre est devenue le moteur central des sociétés ? Du sommet de l’OTAN à Madrid qui enfonce le clou du bellicisme à l’inflation, à l’austérité et aux menaces de famines qui planent en passant par la réouverture de la centrale à charbon à Saint-Avold, tout est aujourd’hui conditionné par la tendance à la guerre.

Se profile à l’horizon une nouvelle guerre de repartage du monde

Et si l’on parle ici de la guerre en Ukraine, nous avons toujours souligné qu’elle n’était pas un conflit régional mais bien un jalon dans l’affrontement entre les grandes puissances qui ne veulent pas la paix mais seulement protéger ou récupérer des zones d’influences.

Le fait que l’OTAN décide de faire passer sa force de réaction rapide en Europe de 40 000 à 300 000 soldats en dit long sur les volontés d’en découdre, sans même parler de la demande de hausse des budgets militaires aux Etats membres, les 2% par PIB (la France était à 1,9 %) n’étant plus un plafond mais un plancher…

>> Voir aussi : la guerre, c’est l’écocide

Concrètement, il faut bien se rendre compte que cela signifie le renforcement du complexe militaro-industriel dans l’orientation des choses, tant au niveau industriel que politique et idéologique. Ce n’est ni plus ni moins qu’un jalon posé vers la troisième guerre mondiale.

Car les grandes puissances sont entrainés dans une course au repartage du monde, les Etats-Unis tentant au travers de l’OTAN de conserver un ordre mondial qui lui est favorable depuis 1945, mais dorénavant contesté par la Russie, et surtout la superpuissance chinoise.

Dans ce contexte, il est capital de marteler que les peuples n’ont aucun intérêt dans une nouvelle guerre mondiale, qu’ils doivent construire une solidarité internationale contre leurs Etats qui justifient le militarisme à coups de pression nationalistes, chauvines ou faussement pacifistes.

Défendre le pacifisme, c’est assumer les difficultés

Défendre une telle position exige un effort personnel immense car la société civile est pour le moment éteinte. Les esprits sont ailleurs, la conscience politique est au point mort et l’ensemble (ou presque) des forces reconnues à Gauche évitent cette brûlante question, laissant se faire les choses.

Cela n’étonnera pas les personnes qui connaissent bien le déroulement de l’Histoire. Lorsqu’on regarde les années 1910 ou les années 1930, qui peut bien penser que l’opposition à la guerre est une sinécure ?

Et comment ne pas voir que l’on assiste en 2022 au même processus, constitué de propagandes bellicistes de part et d’autres, de silences complices, et plus généralement de l’imposition dans l’opinion publique de la nécessité de la guerre, comme lorsque la direction générale de l’armement annonce discrètement proposer une loi (!) en vue de réquisitionner les industries civiles pour assurer et préparer une guerre dite de « haute intensité » ?

La guerre ne prévient pas

Pour lutter pour la paix et l’amitié entre les peuples, on peut donc s’investir dans le Mouvement de la paix ou s’impliquer dans l’initiative Rosa la gazette contre la guerre dont le premier numéro est sorti ce 29 juin 2022.

Rosa-4.2

Dans la même idée, on doit s’intéresser et soutenir à la Campagne Internationale pour Abolir les Armes Nucléaires (ICAN) dont le traité est entré en vigueur à la fin janvier 2021 même si les puissances nucléaires ne l’ont pas ratifié.

D’ailleurs, en France, ce ne sont que 62 villes qui ont signé le traité car en réalité l’État français s’oppose fermement à la ratification de celui-ci par les neuf grandes puissances nucléaires. N’est-ce pas le sous-marin Le Téméraire qui tirait un missile intercontinental nucléaire de type M51 au large du Finistère le 12 juin 2020 ? Et dans la nuit du 8 au 9 mars 2022, n’est-ce pas la France qui simulait des tirs de missiles nucléaires contre la Russie ?

Alors quoi, les français accepteraient-ils par un réalisme cynique qu’il faut bien pouvoir balancer des missiles nucléaires au quatre coins du monde pour protéger son mode de vie ? Est-ce cela le niveau de civilisation exigée en 2022 ?

Si l’on a saisi que la civilisation du XXIe siècle était celle du rapport pacifié de l’Humanité avec elle-même et avec la nature, alors il faut dès maintenant s’engager pour le pacifisme sans plus attendre, au risque de s’en mordre les doigts lorsqu’il sera trop tard.